lundi 29 septembre 2014

EURO PN 2014 : MONACO - BARCELONE

RANDONNÉE EUROPÉENNE POUR LA PAIX ENTRE LES NATIONS

Du 20 au 26 septembre, j'ai parcouru un peu plus de 1000 km en 7 étapes, entre Monaco et Barcelone. Sur mon site, j'ai publié une présentation de l'Euro PN 2014 que je ne reproduis pas ici. On y trouvera de nombreuses informations concernant cette organisation : données chiffrées, liste des cols et bien d'autres détails.

Nous étions trois de mon club, les Cyclotouristes Saint-Mauriens, à participer à cette Euro PN 2014 : Alain C., Gérard C. et moi.

Alain et Gérard, à Golfe-Juan

L'Euro PN, qu'est-ce que c'est?

Avant de s'engager sur une Euro PN, il est bon de savoir ce qu'on n'y trouvera pas. Tout d'abord, il n'est pas question de rouler en toute liberté. Les participants se déplacent en peloton (une cinquantaine de personnes cette année), au rythme imposé par les capitaines de route.

La formule s'inspire des brevets Audax, mais ce n'est pas un brevet Audax! Un "1000 km" Audax s'effectue en 3, voire 4 jours, avec des étapes quotidiennes allant de 200 à 400 km selon les organisations, ce qui nécessite d'être très entraîné et de savoir supporter la privation de sommeil. Rien de tel sur l'Euro PN. Cette année, par exemple, les 1000 km ont été parcourus en 7 jours, l'étape la plus longue n'atteignant pas les 200 km. Et on fait des nuits complètes, dans son lit!

L'Euro PN n'a pas pour objectif de nous faire visiter les régions traversées! Certains pourraient dire que ce n'est pas du “cyclotourisme”, ce qui est faux dans la mesure où il existe d'innombrables formes de cyclotourisme. La formule retenue est une forme de cyclotourisme qui privilégie les aspects sportifs et humains, plutôt que touristique.

Néanmoins, sur les deux éditions auxquelles j'ai participé, le tourisme était loin d'être oublié puisqu'une journée complète était consacrée à la visite de la ville d'arrivée : Turin en 2013, Barcelone en 2014.

En promenade à Barcelone

En bref, il ne faut pas venir sur l'Euro PN en pensant faire du tourisme à vélo sur le trajet, ce qui n'interdit pas d'apprécier les sites traversés et peut donner des idées ou des envies pour de futures expéditions personnelles à allure libre.

Sur le plan sportif, ce sont l'endurance et la régularité qui sont retenues et non la performance.

Sur le plan humain, cette organisation favorise les échanges au sein du peloton entre des participants d'origines diverses et de différentes nationalités. On peut ainsi côtoyer et apprécier des cyclos venus de toute la France et de quelques pays voisins. Cela permet de mieux se connaître, d'apprendre à mieux communiquer avec nos amis allemands, espagnols, portugais, anglais, etc.

La Paix entre les Nations, évidemment, ça commence par la complicité entre les hommes et les femmes qui composent ces nations, autour de quelque chose que nous avons en commun : le plaisir de faire du vélo ensemble!
Autre atout humain non négligeable : les rencontres avec des cyclos locaux qui nous accompagnent sur certains tronçons du parcours, ou avec des personnalités venues nous accueillir en diverses occasions, lors des pauses, des repas, ou dans les villes étapes.

Au cours de la semaine, des tensions ont cependant été perceptibles. Manifestations de mauvaise humeur, problèmes de communication, propos émis avec plus d'agressivité qu'il n'eut été nécessaire… Sans doute inévitables dans un groupe de plus de soixante personnes, ces difficultés prouvent qu'il n'est pas inutile que chacun poursuive, selon ses possibilités, le cheminement vers une meilleure compréhension mutuelle et toujours plus de respect entre les hommes.

Au départ de La Gaude, avec le maillot de l'Euro PN

Le parcours 2014

Samedi 20 septembre
1ère étape : La Gaude - Monaco - La Gaude, 72 km, 670 m de D+, 1 col.

Monaco est un endroit où il n'est pas facile de trouver un hébergement à prix abordable. Comme il n'est pas non plus facile d'y circuler à vélo, l'organisation avait choisi de nous faire prendre le départ réel depuis La Gaude, près de Vence (Alpes Maritimes).
La première étape avait pour but d'atteindre les portes de la Principauté de Monaco, à Cap d'Ail, en suivant la Basse Corniche à partir de Nice. Mais nous n'avons pas fait plus d'un demi-tour de roue en principauté…

Sur la route de Monaco, par la Basse Corniche
Détail amusant, sur la basse corniche, nous avons franchi le Col de Beaulieu, le col de France dont l'altitude est la plus faible : 17 m!

Les difficultés les plus notables de cette étape ont été la circulation aux abords de Nice, surtout au retour, puis la remontée sur La Gaude, longue de 8,5 km. Une ascension à allure libre, contrairement au reste du parcours de l'Euro PN, effectué à allure régulée.

La Gaude : les participants à l'Euro PN très bien accueillis par la municipalité

Dimanche 21 septembre
2e étape : La Gaude - Hyères, 157 km, 755 m de D+, 3 cols.

L'étape commençait par une longue descente à la fraîche, jusqu'à Cagnes-sur-Mer. Ensuite, nous avons longé la côte en direction d'Antibes, puis de Juan-les-Pins et de Golfe-Juan, où nous avons fait une première halte devant le Théâtre de la Mer.

Théâtre de la Mer, à Golfe-Juan

A Cannes, nous avons squeezé la Croisette, pourtant mentionnée sur la feuille de route, et nous avons filé sur Mandelieu-la-Napoule.

Nous avons rejoint Saint-Raphaël puis Fréjus en passant par la Corniche de l'Esterel. Le ciel voilé ne nous a pas permis d'apprécier à leur juste valeur les contrastes de couleurs de cette route superbe, un des plus beaux tronçons du parcours.

Corniche de l'Esterel
Après le repas pris à Sainte-Maxime, nous avons rallié Hyères, dans le Var, en passant par La Môle et le Col de Gratteloup (192 m d'altitude). La route choisie était beaucoup moins intéressante que la route côtière, entre La Croix-Valmer et Bormes-les-Mimosas, mais c'était la plus directe. Quand une étape est supérieure à 150 km, il n'est pas possible de musarder tout le long du parcours. L'emprunt de quelques grands axes est souvent inévitable.

Col de Gratteloup (192 m)

Lundi 22 septembre
3e étape : Hyères - Arles, 195 km, 1461 m de D+, 1 col.

Cette troisième étape nous a éloignés de la mer. L'objectif n'était pas de visiter l'arrière-pays, mais d'éviter les agglomérations de Toulon et de Marseille.

Arrêt ravitaillement dans la campagne provençale

Nous avons déjeuné près d'Aix-en-Provence, sans entrer dans la ville.

La difficulté de cette étape vallonnée a sans doute été sous-estimée. Les temps de passage, calculés sur la base d'une moyenne de 22,5 km/h, n'étaient pas tenables pour l'ensemble du peloton, ce qui nous a conduits à accumuler pas mal de retard sur l'horaire prévu. En fin de parcours, l'organisation a donc préféré renoncer à la montée aux Baux-de-Provence, et nous avons filé directement sur Arles, gênés par un vent latéral assez fort.


Mardi 23 septembre
4e étape : Arles - Béziers, 159 km, 280 m de D+.

Cette étape a commencé sur un rythme soutenu. Il paraît que nous sommes passés à 200 m des arènes d'Arles… Un léger détour nous ne nous aurait guère retardés, mais il n'était pas prévu au programme.

En revanche, la feuille de route annonçait un arrêt à Aigues-Mortes… qui n'a pas été observé. J'ai appris depuis que des gens nous y attendaient et ont été déçus de ne pas nous voir. J'ignore pourquoi ce rendez-vous a été manqué…

De passage à Aigues-Mortes

Peut-être parce que nous étions aussi attendus au Grau-du-Roi?
Outre une réception en mairie, une rencontre y était prévue avec des cyclos du MUC, le club de Montpellier, venus pour nous accompagner sur une partie de l'étape. Au fil des kilomètres, d'autres cyclos, membres des clubs environnants, se sont joints à notre peloton.

Au Grau-du-Roi, avec des cyclos de Montpellier

De Frontignan (repas de midi) à Béziers (ville-étape), nous avons roulé sous une petite pluie fine, peu violente mais très suffisante pour bien imprégner gants, chaussettes et chaussures. La nuit ne suffira pas pour faire sécher tout ça.
Le final de cette étape, sur des routes à forte circulation, avec des travaux et sous la pluie, restera le tronçon le plus désagréable de la semaine. Mais réjouissons-nous : c'est le seul jour où nous avons eu de la pluie!

Arrivée sur Béziers

Mercredi 24 septembre
5e étape : Béziers - Perpignan, 124 km, 502 m de D+.

La météo nous avait annoncé de la pluie pour toute la matinée, alors nous nous étions tous couverts et imperméabilisés au départ de cette étape. En fait, il n'est pas tombé une goutte. Malgré cette erreur flagrante, nous ne déposerons aucune réclamation auprès de Météo-France.

Une autre erreur (un aller-retour inutile en direction du massif de la Clape, à partir de Fleury d'Aude) sera également pardonnée, car sans elle, je n'aurais pas pu faire les photos que je souhaitais ramener à Marie-Ange. En effet, une partie de sa famille maternelle est originaire de Fleury. Or, lors de notre premier passage dans cette ville, je n'avais pas mon appareil photo à portée de main. Craignant la pluie, je l'avais mis à l'abri dans mon sac à dos.

Avant notre deuxième passage à Fleury, j'ai eu l'opportunité de ressortir mon appareil, et entre temps, le ciel avait commencé à se dégager!… Ça, c'est du bol!

Fleury d'Aude
 
Après Vinassan, nous avons rejoint la piste qui longe le canal de la Robine et l'Étang de l'Ayrolle. Cette piste en terre, longue de plusieurs kilomètres, n'était pas très appropriée pour nos vélos de route. Ceux qui prennent grand soin de leur vélo n'étaient pas à la fête, malgré le charme indéniable de l'endroit. Heureusement que, contrairement aux prévisions pessimistes de la veille, il ne pleuvait pas!

La feuille de route ne signalant pas que cette piste était “non revêtue”, beaucoup de cyclos ont été déroutés au moment de s'y engager. Comme je savais qu'il n'y avait pas d'autre option pour nous rendre à Port-la-Nouvelle, à moins de retourner à Narbonne et de faire un grand détour, j'ai pu convaincre mes compagnons du moment, carte à l'appui, qu'il ne fallait plus hésiter à s'y engager.

Le long du canal de la Robine

Après Port-la-Nouvelle, direction Port-Leucate, où nous avons été chaleureusement accueillis par les autorités locales, avec un petit encas sympathique, non loin du port.

Port-Leucate

Suite aux différents aléas du parcours, nous nous sommes de nouveau trouvés en retard sur l'horaire. En conséquence, le programme a dû être légèrement modifié, et l'allure imposée par les capitaines de route a sensiblement augmenté, se situant à ce moment-là autour de 30 km/h. Nous avons rejoint directement Sainte-Marie-la-Mer, non loin de Perpignan, où le déjeuner nous a été servi en terrasse, au bord de la plage.
Après le déjeuner, un "temps libre" a permis à certains de se baigner, à d'autres de prendre un peu de repos. Puis, à Villelongue-de-la-Salanque, un hommage a été rendu à un ancien responsable de l'UAF et de l'Euro PN, récemment décédé. Nous avons ensuite rejoint notre hôtel à Perpignan.


Jeudi 25 septembre
6e étape : Perpignan - Platja d'Aro, 173 km, 1390 m de D+, 5 cols.

Cette étape s'annonçait comme vallonnée et cela s'est vérifié. Les paysages de la Côte Vermeille, par ce temps magnifique, ont été à la hauteur de leur réputation : grandioses!

Collioure

A partir de ce tronçon sinueux, puis jusqu'à l'arrivée de cette étape, l'organisation a préféré nous répartir en deux groupes. Ce afin de faciliter la tâche des automobilistes, qui ont en effet plus de mal à doubler un peloton d'une cinquantaine de personnes.

Six petits cols étaient au programme, mais nous n'en avons franchi que cinq. A mon grand étonnement, d'ailleurs! En effet, un élu de Banyuls, lui-même cyclo expérimenté, était venu nous accueillir à notre passage dans sa ville. Il nous avait vivement recommandé d'emprunter le Coll del Frare plutôt que le tunnel entre Port Bou et Colera. Comme la feuille de route indiquait qu'on devait passer par ce col, ma surprise a été très grande quand j'ai vu que la voiture ouvreuse nous conduisait directement… au tunnel!

Parmi les cinq cols homologués que nous avons franchis figure le Col des Balistres (ou Coll dels Belitres, en catalan) qui marque la frontière entre la France et l'Espagne.

Montée vers le Col des Balistres

Après la frontière, la route en corniche offre encore de magnifiques vues, notamment sur Port Bou.

Port Bou, aperçu dans la descente du Col des Balistres

Après Llança, nous avons quitté le bord de mer car, à quelques exceptions près, il n'y a pas de route qui longe la Costa Brava dans ce secteur.

Entre Figueres, où nous avons pris le repas de midi, et Sant Antoni de Calonge, où nous devions retrouver la côte, nous avons fait à deux reprises quelques kilomètres superflus. Les informations figurant sur la feuille de route étaient incomplètes : il manquait les noms de plusieurs communes traversées et une des routes que nous devions emprunter n'était pas mentionnée. Cela a donné lieu à des interprétations diverses, qui se sont traduites par une trace GPS erronée et des malentendus sur l'itinéraire suivi, y compris avec les autorités espagnoles.

Pour ma part, j'avais soigneusement étudié ce tronçon avant le départ (comme l'ensemble du parcours) et j'avais surligné sur ma carte ce qui me semblait être le seul parcours “vraisemblable”. J'ai ainsi pu ramener le groupe dans lequel je me trouvais sur la bonne route, une belle petite route “collineuse”, passant par le Coll de la Ganga (210 m).

Panorama, depuis le Coll de la Ganga

Il ne restait plus que quelques kilomètres, dont une belle descente, pour rejoindre notre hébergement à Platja d'Aro.


Vendredi 26 septembre
7e étape : Platja d'Aro - Barcelona, 128 km, 1483 m de D+, 5 cols.

Les quarante premiers kilomètres de cette étape ont été parmi les plus beaux de l'Euro PN 2014. La corniche qui longe ici la Costa Brava permet de profiter sans modération des paysages de cette côte sauvage et vallonnée (pour ceux qui ne comprennent pas l'espagnol, “brava” signifie sauvage).

Costa Brava

Si j'avais pu, je me serais arrêté plus souvent pour prendre des photos… Et ce n'est pas Philippe qui vous dira le contraire, lui qui a semblé apprécier autant que moi le plaisir d'emporter avec soi le souvenir numérique de quelques beaux paysages…

Toujours la Costa Brava

La Costa del Maresme, qui fait suite à la Costa Brava, a moins de charme et les routes qui la longent, plus rectilignes et plus fréquentées par les automobiles, sont moins agréables.

Après Mataró, où nous avons déjeuné, nous avons quitté la côte pour franchir le Coll (ou Collada) de Parpers (293 m) et rejoindre Granollers.

Coll de Parpers (293 m)

Les organisateurs avaient envisagé un final au stade olympique de Barcelone, sur la colline de Montjuïc. Cela aurait nécessité un aller-retour en ville qui présentait d'énormes difficultés pour assurer la sécurité du peloton. C'est pourquoi cette dernière étape fut finalement amputée.

En revanche, le retour vers la côte pour rejoindre notre Auberge de Jeunesse, à Badalona (banlieue de Barcelone), nous a permis de franchir deux cols supplémentaires qui n'étaient pas prévus au programme : le modeste Coll d'Arquers (123 m) et le joli Coll de Font de Cera (272 m). Une aubaine pour les collectionneurs de cols!

Au cours de la semaine, nous avons ainsi franchi 15 cols, dont 9 étaient nouveaux pour moi.

Pour finir, nous avons profité de la belle journée du samedi pour visiter Barcelone… à allure et à itinéraire libres!

Claude
Photos personnelles

LIENS :

➜ Le site de l'Euro PN
 Présentation de l'Euro PN 2014 sur mon site.

 Pour mémoire : Présentation de l'Euro PN 2013 sur mon site

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