dimanche 26 septembre 2010

LA GAMELLE TROPHY 2010, À SILLÉ-LE-GUILLAUME (72)

J'ai participé ce dimanche à ma cinquième “Gamelle Trophy”.

Le flyer

Mes quatre précédentes participations (2003, 2004, 2005 et 2009) s'étaient effectuées dans le cadre des week-ends organisés pour les vététistes du club en partenariat avec nos amis de l'ASPTT Paris. Cette année, j'avais décidé de m'inscrire afin de retrouver au départ du 50 km deux de nos licenciés déjà inscrits, Valérie “la grenouille” et mon “vieux pote” Thierry (pas si vieux que ça en fait !) avec lequel j'avais fait de très nombreuses randonnées en 2005, dont mon premier 100 bornes VTT à la Montapeine (Meaux), un super souvenir.
➜ Le récit : Mon premier 100 bornes VTT

Thierry, Valérie et Claude

Après de très agréables retrouvailles dînatoires le samedi soir, devant de belles assiettes de tagliatelles, tout à fait indiquées en cette veille de randonnée sportive, nous nous sommes donc retrouvés le dimanche matin sur la ligne de départ. Bonne surprise, le temps s'annonçait beaucoup plus dégagé et sensiblement moins froid que la veille. Et la matinée fut, de fait, très ensoleillée.

J'ai récupéré les plaques... Sans plaque pas de départ !
Les hommes de l'ONF veillent !...

En ce qui concerne le parcours, une différence notable par rapport à l'édition 2009 : on est très vite entré dans le vif du sujet, avec des côtes et des descentes techniques après à peine plus de 5 km. Effet indésirable de cette entame musclée, les nombreux vététistes qui s'étaient élancés de bonne heure, n'ont pas eu le temps de se répartir sur le parcours et se sont retrouvés ensemble à faire la queue au pied des montées ardues et encore plus à l'amorce des descentes dangereuses et techniques. Forcément, avec 2 500 participants, le moindre goulot d'étranglement placé trop près du départ crée des bouchons...

Derniers préparatifs pour Thierry

Valérie est-elle très concentrée... ou pas bien réveillée?

En arrivant au deuxième ravitaillement, après environ 28 km, nous avons eu la confirmation que les difficultés, cette année, étaient plutôt concentrées sur la première partie du parcours. En effet, nous avions déjà escaladé 750 m de dénivelé positif (sur les 1230 prévus au total). Alors que sur les 22 kilomètres restants, on ne nous annonçait “que” 480. En outre, les montées comme les descentes de cette deuxième portion s'avérèrent moins sévères que celles du début.

Profil
Sur les derniers kilomètres, alors qu'il était un peu plus de treize heures, une invraisemblable surprise nous attendait ! Un nouveau bouchon, dont l'explication a de quoi laisser rêveur ! La course de l'après-midi venait de s'élancer et le début de leur circuit coïncidait avec la fin du nôtre !... Conséquence, il nous a fallu attendre des “trous” dans le flot de coureurs pour pouvoir nous élancer, par petites vagues... Sachant qu'ensuite les compétiteurs déjà attardés déboulaient comme des malades en cherchant à nous doubler sans perdre trop de temps !... Pour finir, après environ deux ou trois kilomètres communs, les organisateurs nous ont obligé à “zapper” la fin de notre parcours, amputé de quelque deux kilomètres, pour laisser le champ libre aux coureurs. En ce qui nous concerne, Valérie, Thierry et moi, nous avons quand même fait 50 bornes puisqu'une erreur à mi-parcours nous avait conduits à un petit aller-retour de 2 km.

Question ravitos, je suis un peu moins enthousiaste que les autres années. Si j'ai apprécié de trouver du salé au second ravito (rillettes, saucisson...), j'ai regretté l'absence de sandwich à l'arrivée et il m'a semblé que l'assortiment de victuailles était moins varié que d'habitude...

Au final et malgré les petits reproches que je me suis permis d'adresser aux organisateurs à travers ce petit résumé, je suis très content de ma participation. Content de mes jambes qui ont bien tenu le coup, mieux que lors de certaines participations où j'avais fini avec des cuisses franchement plus lourdes, voire avec des crampes. Et très content d'avoir fait l'ensemble du parcours en compagnie de mes deux sympathiques partenaires. Nous avons particulièrement apprécié ces paysages forestiers somptueux, les grands pins majestueux, les châtaigniers chargés de fruits prêts à quitter le "nid", les fougères déjà parées des couleurs de l'automne, les sous-bois obscurs traversés en de nombreux endroits d'une splendide lumière, les incursions dans la campagne ensoleillée... Une superbe matinée de VTT !

Claude
Photos de Marie-Ange

BONUS

Photos prises par les organisateurs sur le circuit

Claude
Claude

Thierry
Valérie

dimanche 12 septembre 2010

LEVALLOIS-HONFLEUR ET DEAUVILLE-LEVALLOIS

Cela faisait plusieurs années que l'idée d'enchaîner deux randonnées de 200 km me trottait dans la tête. Le rêve s'est réalisé au cours de ce week-end des 11 et 12 septembre 2010.

Saint-Germain-en-Laye, 12 septembre 2010 (photo François F.)

La préparation

En juillet, je me suis contenté de faire du VTT à faible allure sur de faibles distances, en évitant de rester plus de deux jours sans rouler, histoire de laisser mon organisme fatigué se reposer, sans pour autant se ramollir.

En août, j'ai augmenté progressivement les distances et le rythme, puis je suis passé au vélo de route en accumulant les heures de selle, mais en essayant de ne pas trop en faire, afin de ne pas arriver fatigué au départ de “Levallois – Honfleur”.

Parallèlement, j'ai compris grâce à de nombreux conseils que la préparation purement physique ne suffit pas. Pour affronter des efforts de longue durée, a fortiori lorsqu'on les répète sur plusieurs jours, l'alimentation et l'hydratation, avant, pendant et après l'effort sont essentielles. J'ai donc testé gâteaux adaptés et boissons diverses, et préparé tout ce qu'il me fallait en vue de mon “doublé”.


Haute tension!

À l'approche de l'épreuve, la tension a commencé à monter. Échaudé par diverses expériences personnelles plus ou moins cuisantes, je redoutais la pluie, je redoutais que l'allure du groupe ne soit trop rapide pour moi, je redoutais les crampes ou les douleurs intempestives qui m'auraient contraint à l'abandon, je redoutais de ne pas être assez bien préparé... Bref, j'avais la pétoche !

En même temps, d'autres expériences réussies et d'excellents souvenirs de grands moments de vélo me prouvaient que je pouvais le faire, impression confirmée notamment par les témoignages de confiance de plusieurs copains du club, notamment Yves B. et Guy B.

Arrivée à Honfleur, 11 septembre 2010 : moment de complicité avec Yves

Un autre élément me rassurait, la présence annoncée, en différents points de notre parcours de retour, de notre “voiture-balai” personnelle, pilotée par notre “balayeuse” en chef, j'ai nommé “Marie-Ange” ! Je savais donc qu'en cas de grosse défaillance, je pourrais toujours opter pour le rapatriement motorisé... Mais, ça m'aurait franchement dépité d'avoir à y recourir !…


1ère partie : Levallois - Honfleur

Samedi 11 septembre 2010

Au départ de Levallois, en ce samedi matin, je me sentais bien, mais sans excès de confiance. Un premier incident m'incitait à la prudence et à la vigilance : l'oubli dans le réfrigérateur de mon bidon préparé la veille avec des produits “ad hoc”. Heureusement, j'avais dans mon sac, un deuxième bidon, dans lequel j'avais préparé à l'avance ma poudre magique pour le retour. J'ai décidé de l'utiliser pour l'aller... Je verrais plus tard quelle solution trouver pour le retour !

Yves B. nous ayant donné nos cartes de pointages et nos plaques, nous sommes partis fendre la nuit et pourfendre je ne sais combien de feux rouges qui se dressaient sur notre chemin, tels des sémaphores maléfiques. Nous les avons grillés sans pitié, à une vitesse que je trouvais déjà plus que soutenue... Je me suis dit : « Tel que c'est parti, je serai déjà cuit avant d'arriver en haut de la côte de Suresnes ! »
Mon ascension m'a rassuré car je suis arrivé en haut à portée de vue de Guy B., Guy L. et de JPB, des références lorsque la route monte, devançant notre poisson pilote Yves B. En fait, je pense que ce démarrage un peu “dynamique” a eu le mérite de nous mettre tout de suite dans l'allure. Il ne restait plus qu'à tenir le rythme…

La suite de cette journée m'aura vu plutôt “en jambes”, roulant sur la première partie du parcours et jusqu'au repas, vers le 120e kilomètre, à une moyenne dont je ne me croyais pas capable, entre 28 et 29 km/h. Plus exactement, ce dont je ne me croyais pas capable, c'est de rouler à cette vitesse-là et de conserver encore assez des jambes pour continuer à pédaler ensuite sur une centaine de kilomètres. Puis de remettre le “couvert” le lendemain !...

Mes jambes, pour être honnête, elles m'ont trahi à deux reprises sur le final de “Levallois – Honfleur”. Incapable de suivre le rythme du métronome (Yves B.), j'ai bien cru que j'allais finir façon “limace” à me traîner lamentablement jusqu'à Honfleur. Quand je pense que l'expression “ventre à terre” évoque la vitesse ! Tous les escargots vous diront que c'est des conneries !
Chaque fois que j'ai coincé, j'ai accepté la défaillance (qui s'avéra passagère) sans chercher à m'accrocher coûte que coûte. Puis au moment où je recommençais à me sentir bien, j'ai eu la chance d'être doublé par des gars dont j'ai pu prendre les roues et qui m'ont ramené (il fallait quand même pédaler derrière !) et j'ai pu rejoindre Yves dans les derniers kilomètres, ce qui m'a permis d'arriver à Honfleur à ses côtés.

Yves me précède à l'arrivée…

La première partie du défi était ainsi réalisée. Mais la moyenne, autour de 27,5 km/h, me laissait redouter des lendemains douloureux pour les cuisses… Sagement, j'ai renoncé à rallier Deauville en vélo, avec les costauds. Cette quinzaine de kilomètres de pédalage supplémentaire ne faisant pas partie du défi proprement dit, j'ai pensé que je pouvais m'en dispenser sans démériter.

Avec Patrice : l'heure du rafraîchissement à Honfleur

Michel , François et Jean-Pierre en profitent également

Après un dîner tout ce qu'il y a de plus raisonnable, en tout cas en ce qui me concerne (saumon grillé, riz et boisson non alcoolisée...), suivi d'une petite marche digestive entre Trouville et Deauville, nous avons bénéficié d'une nuit, certes un peu courte, mais d'un sommeil “du juste”. Il paraît qu'il a plu toute la nuit, mais je n'ai rien entendu.


2e partie : Deauville - Levallois, en Audax (Brevet 200 km)

Dimanche 12 septembre 2010

Remonter sur le vélo pour me rendre au départ de l'Audax, sur le coup de 6h, devant la gare de Trouville-Deauville, n'a pas été aussi difficile que je le craignais. Peu de séquelles des efforts de la veille. Dos, cuisses et... “fondement” semblaient en état de faire le retour…

Gare de Trouville-Deauville, 6h du matin...

… à l'heure du briefing

Mon objet de préoccupation matinal concernait mon bidon rempli à l'eau claire (plus de poudre magique !), et l'absence de la moindre alimentation solide sur moi (j'avais également oublié mes barres de céréales à la maison). Mais je n'étais pas trop inquiet, comptant sur les ravitaillements pour compenser ce manque de réserves énergétiques. Grossière erreur ! J'ignorais que l'organisation des Audax, en dehors du repas de midi, ne prévoit pas de ravitaillement sur le parcours. Les organisateurs du 200 km Audax de Villecresnes (les 3V), qui font exception à cette règle, m'avaient induit involontairement en erreur !

Je fus donc surpris, à Epaignes, qu'on fasse un arrêt pipi (bienvenu), mais sans rien à boire ni à manger. Je me suis dit alors que nous aurions le ravito à l'arrêt suivant... Mais un peu plus tard, après plus de soixante-dix kilomètres sans rien avaler, j'ai commencé à sentir l'estomac qui réclamait son dû.

En attendant l'arrêt d'Harcourt, où il n'y eut pas davantage de ravito, l'ami François F. a eu la gentillesse de partager avec moi une barre de pâte d'amandes, qui calma un peu mon début de fringale. Et quand nous arrivâmes à Harcourt, excellente surprise, Marie-Ange nous attendait avec des viennoiseries... Michel W. nous offrit un coup à boire au bistrot du coin... Ouf ! Je me sentais mieux.

Michel W. à Harcourt

Peu avant l'arrêt “repas”, à Autheuil-Authouillet, un nouveau petit souci vint me tarabuster. Je me rendis compte que j'avais du mal à rester sur ma selle dans une position naturelle et relativement confortable. En fait, quinze jours avant l'épreuve, j'avais changé de pédales automatiques et de chaussures, ayant désormais des cales encastrées... Du coup, la selle était trop haute. Je n'avais pas pensé à ce détail et les sorties d'entraînement de durée raisonnable ne m'avaient pas permis de déceler l'anomalie. Mais sur de longues distances, quelques millimètres de trop sur une hauteur de selle, cela finit par devenir gênant. Après le repas, j'ai donc bricolé sur ma selle en prenant garde à ne pas trop la descendre afin d'éviter d'autres désagréments.

Avec Guy L., à Autheuil-Authouillet

Nous sommes bientôt repartis et, après quelques kilomètres de pédalage, j'ai oublié mon problème de position sur le vélo, preuve que le réglage était bon. Jusqu'à l'arrêt de La Roche-Guyon, je ne me souviens d'aucun souci particulier. C'est là que j'ai commencé à être quasiment sûr que j'irais au bout. À l'arrêt de Meulan, alors qu'il ne restait plus qu'une quarantaine de kilomètres, je me suis souvenu que j'avais dans mon sac à dos un tube d'un produit énergétique, que j'ai consommé. J'ai aussi fini ce qui me restait d'eau.

Dernier sujet de préoccupation sur le final, les cassures du peloton, dues aux innombrables feux qui passaient au rouge au mauvais moment. Arrêts et accélérations pour recoller se sont succédés jusqu'à l'arrivée. Pas envie de me faire larguer si près du but, et encore moins de me tromper de route et de me paumer dans cette banlieue inconnue... Dernier petit coup d'adrénaline, derniers coups de pédales rageurs prouvant que j'avais encore des jambes après plus de 400 bornes parcourues en deux jours (ce qui m'émerveillait). Et enfin les rues de Levallois où j'ai commencé à savourer…

Arrivée à Levallois-Perret

Savourer et décompresser…

Levallois, l'heure du relâchement : avec François, Patrice et Yves

Retour au calme… Enfin presque!

Encore sous le coup de l'excitation, je n'ai pas pu me coucher avant minuit. Il me restait suffisamment d'énergie pour ranger mes affaires et m'occuper de tout un tas de bricoles chez moi.

Vers le milieu du parcours de cet Audax, si on m'avait posé la question, j'aurais juré que c'était la première et dernière fois que je me lançais dans un tel défi sportif. La tension que m'avait demandé cette épreuve m'avait laissé un peu frustré. Frustré de ne pas avoir eu le temps de me balader à Honfleur, de ne pas avoir eu le temps d'aller voir la mer, d'avoir traversé un grand nombre de lieux superbes (Harcourt, Giverny, La Roche-Guyon...) sans prendre le temps de m'y attarder pour profiter des sites et des paysages.

La Roche-Guyon

Et puis l'euphorie de l'arrivée m'a fait revenir sur cette conviction. Oui, je referai sans doute de longues distances, mais pas au-delà des 200 ou 250 bornes dans la journée. Et pas trop souvent car, si j'aime relever des défis, j'aime surtout me faire plaisir sur mon vélo, l'utiliser pour me promener et prendre le temps de la découverte.

Claude
Photos de Marie-Ange